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Il est établit que le jardin secret de la Gandara consistait à promener son pinceau dans le jardin du Luxembourg proche de son atelier. Son engouement pour les paysages des parcs notamment, le conduira à s’installer dans une villégiature versaillaise rue des réservoirs. Il écrit à ce propos à son ami Rouveyre en juillet 1911 (…) Vous connaissez mon admiration pour ce paradis terrestre…

A. De La Gandara travaillant à Versailles

Journal Le Gaulois de juillet 1908


Arthur Meyer, du Gaulois relate : Profond admirateur de Versailles, un des peintres les plus épris de l’originalité magnifique de ce décor de beauté, M. Antonio de La Gandara, me disait un jour de la plus belle manière 'A Versailles, il me semble que je respire un air que je n’ai pas rencontré ailleurs, que j’y commence une existence nouvelle, qu’une émotion particulièrement éloquente et profonde m’y accompagne. Et je voudrais exprimer ce trouble dans ma peinture, dégager cet enchantement qui vient des choses dans cette ville unique.'

Le 1er oct 1913, il se confit à Armand Rio dans Lecture pour tous.

Le Jardin de mes rêves


Le summum de la perfection. Tout le monde sait quel merveilleux interprète de l'élégance féminine est M. de La Gandara. Or, il n'aime rien tant que de s'accorder un repos entre deux portraits en peignant une étude de fleurs ou un coin de parc.


C'est ainsi que nous le surprenons en train de peindre avec amour, dans son atelier, des hortensias bleus. C'était arriver à point nommé pour lui demander à quelle forme de jardin allaient ses préférences et où se trouvait le jardin de ses rêves.


"Le plus beau jardin du monde, nous déclare-t-il immédiatement, c'est le jardin à la française. Le style anglais manque de discipline, sous prétexte de reproduire la nature et de nous en offrir un diminutif. Sans règle, pas d'art; et le jardin est un art. J'estime qu'en France, de la Renaissance au XIXème siècle, nous en avons atteint le summum. Rien ne peut dépasser Versailles.


Pour ceux qui se mettent l'esprit à la torture pour inventer un jardin moderne, dites-leur donc, de ma part que le beau jardin d'aujourd'hui et de demain, c'est le jardin d'hier.


Nous n'avons pas d'architecture et nous copions nos hôtels et nos châteaux du 18ème siècle. Comment songer à les entourer autrement que par des jardins du 18ème siècle ?


Et puis, tenez, conseillez-leur encore, si d'aventure ils passent dans l'Orne, de rechercher à une heure à peu près de Bagnes [NDLR : Bagnoles de l’Orne], le château de Montceau. C'est là que j'ai eu, il y a quelques années, au hasard d'une promenade, la plus jolie émotion qu'un jardin m'ait jamais donnée.


Imaginez, au milieu de la grasse rusticité normande, l'apparition soudaine d'un pavillon Louis XV à demi brûlé par la Révolution et abandonné depuis deux siècles; les fenêtres sont restées pieusement fermées.


Le temps, les averses, les souris et les rats ont tellement miné les vieux murs que le moindre coup les ferait s'ouvrir en deux comme les feuilletsd'un livre, et autour de cette ruine, qui fit naguère le caprice d'un grand seigneur, imaginez encore le plus pur des jardins à la française, avec des balcons, des buis donnant sur des vallées splendides. Rien que des fleurs simples, des fleurs de curé, des fleurs de chez nous, le dahlia, la rose, l'œillet d'Inde et rôdant dans les allées, un vieux jardinier de roman.


L'évocation du passé fut pour moi si forte que derrière chaque bouquet je m'attendais, je vous jure, à voir apparaître une robe et un visage du 18ème siècle. Et depuis chaque été, partant en vacances, je fais un crochet pour aller revoir le vieux jardin dont je suis amoureux. Je ne sais pas de plus charmant modèle à conseiller.


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Bassin d’Apollon et Apollon du Belvédère

 A Versailles par La Gandara